Le père, la mère, et les huit enfants, de dix-huit mois à dix-huit ans – © Michel Gretryt
Michel Gretry
Publié le jeudi 08 août 2019 à 08h16.
Ces gens, des Roms d’origine serbe, vivent dans un "logement d’insertion", depuis trois ans. Trois ans, voilà le nœud du problème. C’est en principe la durée maximale d’occupation en transit, en urgence. Et le bailleur, l’association neupréenne Cortil a envoyé le renom, trois mois avant l’échéance, à la mi-août. Et puis, plus récemment, une lettre recommandée pour exiger de récupérer les clefs de la maison, qui doit être vide, pour vendredi de la semaine prochaine.
Mais où aller ? Pas évident de trouver un propriétaire privé qui accepte de louer à une famille de dix, à des étrangers. En plus, il faut au moins quatre chambres pour autant de personnes : en dessous, c’est insalubre. Les revenus du ménage, avec un seul salaire, n’autorisent pas des loyers énormes. Pas facile, non plus, de trouver une société d’habitation sociale qui dispose d’une maison ou d’un appartement libre…
Donc, à quelques jours de l’expulsion, pas d’endroit où déménager. Les Nikolic-Mihalovic disent qu’ils ont vraiment cherché. Et surtout, qu’ils n’ont pas été aidés. Le contrat avec l’association Cortil stipule certes que la mise à disposition est limitée dans le temps, et en fonction d’un plan d’accompagnement social. Qui, pour ces usagers, s’est limité à pas grand-chose, voire à presque rien. Or c’est une obligation du décret wallon sur les "logements d’insertion", et la région wallonne subventionne d’ailleurs ce genre d’organismes pour qu’ils remplissent cette mission.
L’association Cortil, suite à la diffusion de ces informations, estime qu'elle ne laisse pas tomber cette famille, que l'hébergement actuel est en surpeuplement, qu'une proposition de solution est sur le point d'être faite, mais qu'elle pourrait prendre quelques mois pour se concrétiser.
Source : rtbf.be – jeudi 8 août 2019.