Lundi 14 juin 2021 – Jean-Jacques GUIOT – L’Avenir
Le Crilux lance un état des lieux sur la population rom en province de Luxembourg. Pour aider les familles et les acteurs du terrain.
On en parle peu ou quand c’est le cas, c’est parfois de façon discriminatoire. On évoque la population rom. En collaboration avec le Centre de Médiation des Gens du Voyage, le Crilux, Centre régional d’intégration de la province de Luxembourg, veut établir un état des lieux des Roms dans la province.
L’enquête vise à «recenser les besoins des travailleurs de terrain afin d’y répondre de manière adéquate», résume Marie Bertrand de l’ASBL.
« Les communautés roms font partie d’une communauté culturelle qui n’est pas liée à un pays, elles sont présentes dans plusieurs pays de l’Est. Notre coup de sonde essaye de voir si dans les personnes qui demandent la protection internationale, il y a des représentants de ces communautés. Ce sont souvent des publics stigmatisés, discriminés. On a de temps en temps l’écho de personnes dans des centres d’accueil comme demandeurs d’asiles. Bien informer, c’est lever des peurs», dit le directeur du Crilux, Nicolas Contor.
Mais d’abord, savoir de qui on parle. L’amalgame est souvent là entre gens du voyage, Gitans, Roms…
Ahmed Ahkim, le directeur du centre de médiation des gens du voyage et des Roms, explique : «Les Roms sont une minorité culturelle linguistique qui provient d’Europe centrale et orientale, comme les Balkans. Des Serbes, Albanais, Macédoniens, Croates, Roumains, Hongrois, Slovaques, etc. Il y a une diversité de communautés des Roms. En Europe, on estime à 12 à 15 millions de personnes qui parlent le romani. On table en Belgique sur 30 000.»
Les Roms persécutés
Les Roms ont subi de nombreuses persécutions, esclavages dès le XIII et le XIV siècle, durant la Seconde Guerre, mais aussi une relégation après la chute du mur de Berlin. «Cela laisse des traces, ce traumatisme perdure.»
Quant aux gens du voyage, «ce sont des personnes qui vivent en caravanes. Là, ils sont de nationalité belge ou française, ils parlent français. Ils n’ont pas les problèmes de séjours, de papiers. Les Roms ne vivent pas en caravanes. Gitans, Tsiganes, et de façon plus péjorative “Bohémiens” sont des termes utilisés par des sociétés majoritaires. Les Roms n’aiment pas qu’on les appelle ainsi.»
Les résultats du sondage devraient aider ces derniers en matière sociale, de santé, d’éducation, mais aussi les communes. Voir aussi si le grand public a besoin d’information, puis accompagner les acteurs du terrain.
«On a été interpellé par des administrations. Un état des lieux serait intéressant dans la province», dit Ahmed Ahkim. Comme l’aide d’un interprète pour une orientation scolaire ou administrative. Et de clôturer en s’adressant aux employeurs : «Parmi les Roms, il y a vraiment de la main-d’œuvre qualifiée, je pense à la construction, au monde agricole.» Ladislaw Watz, Rom, de terminer : «On a été bien accueilli en Belgique, oui, il y a des gens qui salissent note image, cela fait mal, on est de gens bien.»
Le lien du sondage est valide jusqu’au 20 juin. Sondage: https://urlz.fr/fTgW
https://www.lavenir.net/cnt/dmf20210613_01588618/mieux-aider-la-population-rom-en-luxembourg